THÉÂTRE
Boris commence par réussir un splendide licenciement.
Le DRH : "... J'ai préféré vous convoquer au rez-de-chaussée pour vous annoncer la bonne nouvelle. Mon bureau est situé aux dix-huitième étage, certaines âmes sensibles manifestent parfois des réactions d'enthousiasme, et se jettent par la fenêtre. Dix-huit étages, ça ne pardonne pas."
Et puis c'est le trottoir.
"... On ne devient pas pauvres du jour au lendemain, ça s'apprend. Certains ont eu la chance de naître dedans, évidemment, c'est plus facile. Ceux qui n'ont connu que la pauvreté ne se rendent pas compte de l'ampleur de la tâche. Tirer le diable par la queue, c'est un entraînement de haut niveau. Les heureux élus doivent faire preuve d'une grande détermination."
Du théâtre qui change les codes. Et si la précarité devenait tendance ?
L'inversion. L'aisance, la sécurité et les beaux quartiers appartiennent aux situations défavorisées. Le trottoir connaît un engouement de masse, une authentique réussite.
L'acteur : "... Vous avez écrit cette pièce, Salauds de pauvres ! Un bel exercice de misère."
L'auteur : "C'est pour détendre les nécessiteux. Ils ont besoin de se marrer, ces gens-là."